Tatouages et piercings sont-ils des marqueurs de comportements sexuels à risque ?

C’est la question que se sont posé Nowosielski et coll (J Sex Med 2012 ;9:2307).

Dans le cadre d’un groupe multi-disciplinaire polonais, ces auteurs ont évalué à l’aide d’un questionnaire personnel le comportement sexuel de 28 sujets tatoués des deux genres (dont 12 femmes), et de 32 porteurs d’un piercing (dont 24 femmes), qu’ils ont comparé à un groupe témoin de 60 sujets témoins (dont 41 femmes) de même âge (moyenne 25 ans) sans tatouage ni piercing. Les auteurs ont trouvé que l’âge du premier rapport était plus précoce chez les sujets tatoués (16.6 ans) et chez ceux porteurs d’un piercing (17.2 ans) que dans le groupe témoin (18.8 ans), et que les sujets tatoués et porteurs de piercing avaient des attitudes plus « libérales » vis-à-vis des comportements sexuels (nombre moyen plus élevé de partenaires sexuelles depuis les premiers rapports, respectivement 4 et 3 contre 1 dans le groupe témoin, prévalence significativement plus élevée d’activités sexuelles orales ou anales, et d’activités sexuelles dans les lieux publics, mais par contre les sujets tatoués ou porteurs d’un piercing n’avaient pas plus de comportements sexuels à risque que le groupe témoin parmi 17 types de tels comportements évalués.  Les limites de cette étude tiennent à la taille relativement faible de l’échantillon étudié, et à l’absence de validation du questionnaire utilisé. Elle n’en est pas moins intéressante.