Session HPV et santé sexuelle.

Session HPV et santé sexuelle.

19feb(feb 19)9h 00min20(feb 20)18h 00minSession HPV et santé sexuelle.

Event Details

Écho des congrès
Congrès virtuel de l’ESSM
https://www.essm-congress.org/virtual/
Compte-rendu par Sandrine Atallah.

Cette session a traité de la question du papillomavirus humain et de son impact sur la santé sexuelle des hommes, des femmes et du couple ; ainsi que de sa prise en charge en clinique.
L’HPV est l’une des infections sexuellement transmissibles les plus courantes à l’adolescence, que ce soit chez les hommes et les femmes. Mis à part son rôle en tant que facteur de risque de cancer génital et oral masculin et féminin, de nouvelles études soulignent un possible impact négatif sur la fertilité du couple et la fonction sexuelle.

Lors de son intervention a propos de la santé sexuelle masculine des individus atteints d’HPV, Luca Boeri (Italie) a tout d’abord souligné le manque de sensibilisation des jeunes en ce qui concerne l’HPV et ses conséquences. La quasi majorité des jeunes adolescents ignorent que l’HPV peut mener à des cancers génitaux et de la cavité oro-pharyngée. Boeri a aussi indiqué que parmi les patients symptomatiques, la récurrence des condylomes génitaux masculins augmente après l’apparition de la première lésion. Les condylomes génitaux ont un impact négatif sur les plans psychologique et sexuel (peur, dégout, anxiété…) Il s’est ensuite commenté les résultats de récentes études démontrant que les infections à HPV peuvent altérer la qualité des paramètres du sperme (motilité, malformation, fragmentation ADN). Non seulement, la prévalence de la présence séminale du HPV est mondiale, mais la prévalence du HPV est plus élevée parmi la population masculine souffrant d’infertilité. L’HPV a donc des conséquences sur la fécondité et son dépistage devrait être systématique chez les couples se présentant pour infertilité. Sans oublier l’importance du soutien ou du conseil psycho-sexologique auprès des patients HPV +.

Jasmine Abdulcadir (Suisse) a ensuite discuté de l’impact de l’HPV sur la santé sexuelle féminine. Elle a elle également insisté sur le fait que le diagnostic d’une infection a HPV suscite un haut niveau d’anxiété et de détresse psychosexuelle (honte, culpabilité, peur, évitement de la sexualité…). Selon une revue de la littérature systématique, les femmes ont, elles aussi, beaucoup d’idées fausses en ce qui concerne l’HPV, sa transmission et sa relation avec le cancer cervical. L’HPV et son traitement a un impact indirect sur la sexualité féminine par le biais des facteurs psychologiques négatifs mais aussi un impact direct pouvant provoquer des vulvodynies. De plus, les femmes se plaignent du fait que le diagnostic d’HPV est souvent donné sans soutien ni conseils psychosexuels. Elles reçoivent le plus souvent un compte rendu écrit sans communication verbale avec le soignant. Dans le cas contraire, les professionnels de santé ont en général une attitude banalisante de la situation, voir même empreinte de jugement. Les femmes s’attendent à une prise en charge empathique, non banalisante et sans jugement quand elles sont diagnostiquées HPV +. Enfin Abdulcadir a conclu qu’il serait important de mener des études évaluant le couple et non seulement la femme porteuse d’HPV.
Ferdinando Fusco (Italie) a quant à lui discute des modalités thérapeutiques des condylomes génitaux chez les hommes. Lors de son intervention, il a insisté sur la nécessité de la prévention grâce à la vaccination des jeunes adolescents (11-12 ans) et des jeunes adultes (15-26 ans). Il a aussi recommandé de considérer la vaccination des hommes âgés entre 27 et 45 ans, qui, soit ont un partenaire HPV positif, soit sont sujets à des condylomes génitaux récurrents, soit sont à haut risque de maladies associées au HPV. Il a enfin rappelé que les condylomes génitaux ne sont que le sommet de la pyramide des symptômes du patient HPV positif, le véritable enjeu étant l’infection séminale.

 

Time

19 (Friday) 9h 00min - 20 (Saturday) 18h 00min(GMT-11:00)